D’abord fascinée par la grammaire et la mythologie comparées, notamment les travaux de Bréal, Renou, Dumézil, Meillet, Benveniste, j’ai bénéficié d’une initiation au sanskrit et aux travaux de reconstruction de l’indo-européen grâce aux enseignements de M. Levet. Ces nouveaux enseignements m’ont conduite à étudier la Bhagavad-gîtâ sous l’angle de la grammaire et de la mythologie comparées. J’ai complété ce travail par une étude de la religion d’Hermès Trismégiste (Hermès Trismégiste) ainsi que par une étude de la racine indo-européenne *GEN (et d’autres racines qui se rapportent aux noms de la famille) et ses avatars dans les langues indo-européennes (DEA.2001.RacineGEN). Je souhaitais par la suite entreprendre les recherches qui m’auraient permis de comparer le processus de connaissance qui conduisit les grecs à rapprocher mathématiques et musiques avec celui qui conduisit les indiens à rapprocher la grammaire d’autres champs disciplinaires. Jugée beaucoup trop ambitieuse, cette voie dut être abandonnée… au profit de l’étude de la musique et des mathématiques dans l’Antiquité grecque.
Après avoir étudié l’expérience de la musique (2005 expérience), notamment dans l’Antiquité grecque, j’ai cherché à comprendre comment les collectivités construisent la mémoire d’épisodes, d’anecdotes ou de légendes, notamment personnelles, comme celle de Pythagore (2008-Mémoire).
Toujours fascinée par la grammaire et depuis 2004, profondément intéressée par des questions autour de l’enseignement du français, des normes diverses qui régissent son usage, j’ai cherché à en comprendre une partie des enjeux et difficultés (2009-Grammaire).
Sur ma petite route, j’ai rencontré Pierre-Yves Raccah et ses travaux qui ont pour objectif principal de donner à voir l’idéologie que véhiculent les mots de la langue ainsi que l’analyse de ce qu’est une théorie scientifique, comprise comme une forme particulière d’analogie. J’ai pu faire des liens entre plusieurs domaines qui me passionnaient : sciences, langues, analogies, idéologies et musique. Avant de comprendre comment tout cela se mêle et se complète, j’ai essayé de définir, sinon ce que la musique est, du moins ce qu’elle n’est pas (article 2016) et j’ai étudié la langue grecque des théoriciens de la musique à l’aide des outils que propose la Sémantique des Points de vue (2005-Langue ancienne et théorie sémantique – 2012-Traduction) et j’ai pu contribuer ainsi à mieux décrire les mots de la langue grecque, notamment barus (grave) et oxus (aigu), les opposés jouant un rôle prépondérant la pensée pré-scientifique grecque et dans l’élaboration d’analogies pour construire de la connaissance. La somme de mon travail de recherches en doctorat sur ce sujet sera publiée chez Lambert-Lucas en 2019 sous le titre :
Le grave et l’aigu : Sémantique et idéologie des analogies entre musique et mathématique dans l’Antiquité grecque.