1177 av JC : pourquoi cette date ?
476 ap JC est la date bien connue de la fin de l’Empire romain d’occident… mais à quoi correspond exactement cette date ? Déjà auparavant, Rome avait été détruite en 410 par les Wisigoths puis en 455 par les Vandales. La chute de Rome ne s’explique pas par un seul événement, mais par la convergence de nombreux éléments indépendants ou interdépendants ; ce sont les historiens qui s’accordent sur l’an 476, date des invasions des Ostrogoths.
Pour des raisons similaires, 1177 av JC pourrait être la date qui marque la fin du bronze récent. L’ouvrage de Eric H. Cline explore les arguments en faveur de cette date.
1177 correspond à la huitième année du règne du pharaon égyptienne Ramsès III.
« A en croire les récits égyptiens, c’est à ce moment-là que les Peuples de la Mer ont balayé la région, la ravageant pour la seconde fois. La même année, de grandes batailles eurent lieu dans le delta du Nil, sur terre comme sur mer ; l’Égypte se battait pour sa survie ; de grandes civilisations de l’âge du bronze avaient déjà eu une fin brutale. » (p. 198)
Qu’y avait-il, avant le drame ?
« Pendant plus de trois siècles, à l’âge du bronze récent – en gros du début d’Hatshepsout, vers 1500 av JC, jusqu’à l’effondrement en 1200 av JC – le bassin méditerranéen a vu fleurir un monde international complexe dans lequel Minoens, Mycéniens, Hittites, Assyriens, Babyloniens, Mitanniens, Cananéens, Chypriotes et Égyptiens interagissaient, créant un monde cosmopolite et globalisé, ce qui ne s’est reproduit que très rarement avant l’époque actuelle. » (p. 197)
Oui, car c’est bien cette interdépendance des civilisations qui rend complexe la détermination précise des éléments en cause dans la fin du bronze récent, éléments qui se seraient succédés les uns les autres par un effet domino… mais de quels éléments s’agit-il et dans quel ordre se seraient-ils enchaînés ?
L’hypothèse d’un effondrement multifactoriel…
L’hypothèse de l’effondrement inéluctable des systèmes complexes est bel et bien une hypothèse sérieuse, notamment formulée par Ken Dark (p. 193) de l’université de Reading qui explique que :
« au fur et à mesure que ces systèmes deviennent plus complexes, et que le niveau d’interdépendance entre leurs différentes parties augmente, maintenir le système dans un état stable devient plus difficile. […] Et plus un système est complexe, plus il est susceptible de s’effondrer. »
Un autre chercheur, Neil Johnson, s’est intéressé à ce type de modèle pour décrire la naissance et le développement d’événement complexe.
(p. 191) « La science ou théorie de la complexité est l’étude d’un ou de plusieurs systèmes complexes afin d’expliquer « le phénomène qui émerge d’un ensemble d’objets en interaction ». Elle est utilisée pour tenter d’expliquer et parfois résoudre des problèmes aussi divers que les embouteillages, les krachs boursiers, des maladies comme le cancer, les changements environnementaux, et même les guerres, si l’on en croit Neil Johnson de l’Université d’Oxford. […] Johnson rappelle que, pour que l’on puisse lui appliquer cette approche, un problème doit former un système qui « contient un ensemble de multiples objets ou « agents » interagissant ». Dans notre cas, ce serait les différentes civilisations actives à l’époque du bronze récent : les Mycéniens, les Minoens, les Hittites, les Égyptiens, les Cananéens, les Chypriotes, etc. »
Eric H. Cline, dans le livre que je présente ici, s’il renonce à ranger dans l’ordre les dominos, propose en revanche d’examiner les dernières recherches en archéologie ; comme d’habitude, j’y ai glané ce qui m’intéressait et m’interpellait !
Remontons 3 siècles auparavant…
Du XIVè au XIIè, voici les acteurs principaux :
« Hittites, Égyptiens, Mitanniens, Kassites/Babyloniens, Assyriens, Chypriotes, Cananéens, Minoens et Mycéniens, tous présents et représentés. Ils interagirent entre eux, à la fois positivement et négativement, au cours des deux siècles suivants, même si certains, comme Mitanni, quittèrent la scène bien avant les autres. » (p. 79)
Trois siècles de prospérité !
« l’Égypte s’impose alors comme une des grandes puissances pendant toute la période de l’âge du bronze récent, aux côtés des Hittites, des Assyriens et des Babyloniens / Kassites, en plus de nombreux autres partenaires comme les Mitanniens, les Minoens, les Mycéniens et les Chypriotes, que nous retrouverons, pour la plupart, dans les prochains chapitres. » (p. 57-58)
Dans les textes, on voit apparaît soudain des envahisseurs qui proviendraient de la mer : les peuples de la mer ! Qui sont-ils et auraient-ils une responsabilité dans l’effondrement globalisé de l’époque ?
Les peuples de la mer ?
(p. 11) Des guerriers apparaissent soudain. Ce sont « les peuples de la mer ». Les égyptiens les appellent plutôt les Peleset, Tjeker, Shekelesh, Shardanes, Denyen et Weshesh.
D’après les égyptiens, ils viendraient de Sicile, de Sardaigne, d’Italie, ou du monde grec, d’Anatolie occidentale, ou de Chypre, ou de Méditerranée orientale ?
– Shekelesh et Shardanes pourraient venir de Méditerranée et auraient fui en Sardaigne et Sicile (p. 15)
– les Peleset serait les Philistins… ils viendraient de Crète, si l’on en croit la Bible.
(p. 21) En 1177, les égyptiens vainquirent les « peuples de la mer », pour la deuxième fois et définitivement. (la première, c’était en 1207)
Mais en 1177, on constate en réalité un effondrement un peu partout, dont les peuples de la mer ne peuvent être les seuls responsables !
« il est bien plus probable qu’une concaténation d’événements à la fois humains et naturels - notamment un changement climatique, la sécheresse, des catastrophes sismiques sous forme de tremblements de terre en série, des révoltes intérieures et un effondrement systémique » - se soient joints en une « tempête parfaite » qui conduisit l’âge du bronze à sa perte. » (p. 25)
Des points qui ont retenue mon attention…
1) Les Hyksos
Les Hyksos seraient les envahisseurs haïs des égyptiens et auraient dirigé l’Égypte de 1720 à 1550. Leur capitale était Avaris (ou Peru-Nefer), une ville du delta du Nil en Basse-Égypte.
(p. 28) « Les Hyksos étaient des étrangers, des Sémites venus de la région de Canaan, c’est-à-dire de la région qui comprend les actuels Israël, Liban, Syrie et Jordanie. On trouve des représentations des Sémites en Égypte dès le XIXè siècle av JC – par exemple, un mur peint dans une tombe égyptienne à Beni Hasan, qui montre des négociants et des commerçants « asiatiques » transportant des marchandises. L’invasion de l’Égypte par les Hyksos marqua la fin de la période du Moyen Empire (d’environ 2134 à 1720 av JC). Leur succès pourrait être dû à une supériorité technologique militaire et à leur capacité de première frappe car ils possédaient des arcs composites à bien plus grande portée que les arcs traditionnels. Ils disposaient aussi de chars tirés par des chevaux, inconnus en Égypte. Après la conquête, les Hyksos régnèrent sur l’Égypte, essentiellement à partir de leur capitale Avaris dans le delta du Nil, pendant la seconde période intermédiaire (de la XVè à la XVIIè dynastie, c’est-à-dire presque deux siècles, de 1720 à 1550 av JC. De 3000 à 1200 av JC, c’est la seule période où ce pays fut dirigé par des étrangers. »
Puis les Égyptiens chassèrent les Hyksos qui se réfugièrent alors à Retenu (ancien nom égyptien donné à Israël et Syrie, aussi appelé Pa-ka-na-na ou Canaan).
Avaris devient Peru-Nefer, ville aux palais ornés de fresques de tradition crétoise et grecque, et non pas égyptienne.
2) Un premier témoignage d’un seul dieu
Akhenaton succède à Aménophis III en 1353 av JC et instaure la révolution El-Amarna :
« il ferme les temples consacrés à Ra, Amon et autres divinités de premier plan, s’empare de leurs gigantesques trésors, concentrant entre ses mains un pouvoir inégalé en tant que chef de gouvernement, chef militaire et religieux. Il interdit le culte de toutes les divinités égyptiennes hormis Aton, le disque du soleil que lui – et lui seul – a le droit de célébrer sans intermédiaire. » (p. 68)
3) Les échanges et les cadeaux
Les échanges et les cadeaux représentaient aussi une formidable occasion d’influence. Les messagers, marchands et marins transportaient des cadeaux :
« Des médecins, des sculpteurs, des maçons et d’autres travailleurs qualifiés, qui circulaient entre les différentes cours, faisaient partie des cadeaux échangés entre les dirigeants du Proche-Orient à l’âge du bronze. » (p. 77)
Il n’est donc pas étonnant que l’on trouve des ressemblances entre les architectures des différentes régions concernées, mais également au cœur des récits comme Gilgamesh, Iliade, Odyssée… Ces témoignages qui attestent des influences ne permettent donc pas de valider des hypothèses d’invasions.
4) La grande bataille de Qadesh entre Hittites et Égyptiens
…dans laquelle des Shasou jouèrent un rôle… en 1274
Il y eut une grande et longue lutte cruelle. Les égyptiens rapportent que les Hittites envoyèrent deux hommes, des Bédouins Shasou, espionner le côté égyptien. Ils se laissèrent capturer très facilement : leur objectif était de fournir au camp égyptien de fausses informations selon lesquelles les Hittites stationnaient encore loin de Qadesh. Ramsès II décida alors de précipiter son départ pour arriver avant les troupes hittites et leur tendre un piège. Mais ce sont eux qui furent pris. Au final, il n’y eut pas de vainqueur, mais Qadesh demeura la frontière entre les deux empires.
5) À propos de l’exode (pp. 108-114)
C’est l’un des événements les plus connus de la Bible, mais également l’un des plus difficile à prouver.
« Certains indices du récit biblique suggèrent que si l’Exode a bien eu lieu, ce serait au milieu du XIIIè siècle av JC, moment où les Hébreux étaient fatigués de construire les « villes d’entrepôts » appelées Pithom et Ramsès pour le pharaon (Exode, I, 11-14). Les fouilles archéologiques réalisées sur les sites de ces anciennes villes montrent que leur construction a commencé vers 1290 av JC, sous Seti Ier – qui pourrait donc être « le pharaon qui ne connaissait pas Joseph » - et s’est poursuivie sous Ramsès II (vers 1250 av JC) qui pourrait être le pharaon de l’Exode. » (p. 109)
La chronologie biblique ne concorde pas avec cette datation puisque dans le livre des Rois I (VI, 1), l’exode aurait eu lieu 480 ans avant la construction du temple par Salomon, soit en 1450 av JC. Or à cette époque, régnait Thoutmosis III, qui tenait fermement le pays de Canaan, n’aurait jamais laissé les Israëlites fuir la région. Par ailleurs, rien ne témoigne de la présence des Hébreux / Israëlites dans le pays de Canaan au XVè et XIVè. Donc si Exode il y eut, ce fut plutôt vers 1250. Mais en fait, aucune trace archéologique ne permet de témoigner de l’exode, de l’errance ou des plaies d’Égypte.
La livre de Josué rend compte de la conquête des villes cananéennes de Meggido, Hazor, Bethel, Aï… mais là encore, l’archéologie contredit la Bible. Meggido et Lachish ont été détruites plus d’un siècle plus tard (vers 1130) tandis que Jericho ne présente aucune trace de destruction au XIIIè. Seule Hazor pourrait correspondre.
Bref, impossible de savoir la vérité…
« Pour l’instant, ce dont nous sommes sûrs, c’est que les preuves archéologiques, sous forme de céramiques, d’architecture et d’autres aspects de la vie matérielle, indiquent certainement la présence des Israëlites, en tant que groupe identifiable, à Canaan, à la fin du XIIIè siècle av JC, et que c’est leur culture, à côté de celle des Philistins et des Phéniciens, qui a émergé des cendres de la destruction de la civilisation cananéenne au XIIè s. C’est l’une des raisons pour lesquelles la question de l’Exode nous intéresse ici : les Israëlites font partie des groupes qui ont inventé un nouvel ordre mondial, à partir du chaos de la fin de l’âge du bronze récent. » (p. 114)
Retour au XIIè siècle et aux éléments qui contribuèrent à un effondrement…
(p. 121) « Le XIIè siècle av JC […] est davantage marqué par les malheurs et les destructions que par les relations commerciales et internationales […]. »
- Par exemple, la ville d’Ougaritet son port Minet el-Beida ont été fouillés ; « tous ces travaux ont mis en évident les vestiges d’une ville et d’un port débordants d’activité, prospères, mais soudainement détruits et abandonnés au début du XIIè siècle av JC. » (p. 122)
- Meggido aurait été détruite plus de 40 ans après l’arrivée des Peuples de la Mer dans la région, en 1177 av JC. (p. 137)
- Lachish a pu être détruite « par les Peuples de la Mer, ou par quelqu’un ou quelque chose d’entièrement différent. » (p. 141)
- Dans le sud de Canaan, deux des cinq principaux sites ont été détruits et une nouvelle culture matérielle émerge : « Cela semble indiquer soit un changement de population soit l’afflux de nombreux nouveaux venus – les Philistins, suppose-t-on – suite à l’effondrement de Canaan et au retrait des forces égyptiennes. » (p. 142)
- Les destructions en Mésopotamie, notamment menées par le roi d’Elam contre Babylone, ne peuvent pas être attribuées aux Peuples de la Mer. (p. 143)
- Chez les Hittites, en Anatolie, les villes comme Hattusa, la capitale, et d’autres sites, ont le plus souvent été abandonnés. Les hypothèses mettant en cause les Peuples de la Mer sont aujourd’hui mises de côté. (p. 146)
- En Grèce continentale, Pylos aurait été détruite à la suite d’un terrible incendie (p. 150) et Mycènes par un tremblement de terre au milieu du XIIIè, suivi d’incendies. Le site tombe en ruine petit à petit. (p. 151)
- Les Égyptiens, avec Merneptah, semble avoir vaincu la première vague d’invasion des Peuples de la Mer en 1207.
« Même s’il est clair que la Méditerranée orientale et grecque a connu des destructions massives à la fin du XIIIè av JC et au début du XIIè, on ne sait pas vraiment qui – ou quoi – en est responsable. » (p. 159)
« [Des innovations] semblent indiquer l’existence de contacts avec le monde grec, voire la présence de personnes venues du monde grec, ce qui pourrait aussi traduire la globalisation qui s’est poursuivie pendant les années tumultueuses de la fin de l’âge du bronze. « Quant à cette fin elle-même, elle pourrait avoir exigé bien plus que les dégradations de maraudeurs itinérants telles qu’elles sont rapportées par les Egyptiens – les « Peuples de la Mer » comme on les appelle maintenant. Si souvent montrés du doigt par les premiers chercheurs comme uniques responsables de la fin de la civilisation dans cette zone très étendue, ils pourraient avoir été autant victimes qu’oppresseurs, comme nous le verrons dans le prochain chapitre. » (p. 159)
Alors, que s’est-il passé ? Une convergence de catastrophes diverses… (p. 161) ?
Comme on l’a dit, il est très difficile de le savoir… mais probablement :
- Une série de tremblements de terre
- en Grèce entre 1225 et 1175 : Mycènes, Tirynthe, Midéa, Thèbes, Pylos, Kynos, Lefkandi
- en méditerranée orientale : Troie, Karaoglan, Hattusa, Ougarit (1250 le premier), Meggido, Ashod et Akko…
- un changement climatique engendrant sécheresse et famine
« Ainsi, la sécheresse a longtemps été l’explication favorite des premiers chercheurs pour expliquer la migration des Peuples de la Mer à partir de l’ouest de la Méditerranée vers les terres orientales. Leur postulat était qu’une sécheresse survenue dans le nord de l’Europe avait obligé la population à migrer vers le sud, dans la région méditerranéenne, où ils avaient provoqué le déplacement de populations en Sicile, Sardaigne et Italie, et peut-être dans le monde grec. » (p. 165) « Le changement climatique a provoqué désastres agricole, pénurie et famine, précipitant ou accélérant les crises économiques et sociales à l’origine de migrations humaines régionales à la fin de l’âge du bronze récent en Méditerranée orientale. » (p.169)
Mais les tremblements de terre et les famines ne peuvent expliquer à eux seuls la fin de l’âge du bronze récent…
- Des révoltes intérieures
Par exemple, destruction de Hazor entre 1230 et les premières décennies du XIIè pourrait avoir été causée par une révolte des habitants de la ville et non pas une invasion extérieure.
- Des envahisseurs (possibles) et effondrement du commerce international
« dans le nord de la Syrie, on a trouvé de nombreux documents attestant que des envahisseurs venus de la mer avaient attaqué Ougarit à cette époque. » (p. 173)
- Une décentralisation et une montée en puissance des marchands privés
=> « passage d’une économie contrôlée pour l’essentiel par les palais à une économie dans laquelle les marchands privés et les entités plus petites bénéficient d’une plus grande liberté économique. » (p. 177)
Après la pluie le beau temps
Cette plus grande liberté économique pourrait avoir contribué à une certaines renaissance. Après chaque effondrement, c’est souvent un nouveau monde que l’on voit apparaître.
« Même si on note une relative continuité dans certaines régions, en particulier avec les Néo-Assyriens en Mésopotamie, partout de nouveaux pouvoirs se sont installés, marquant le début de nouvelles civilisations : les Néo-Hittites en Anatolie du sud-ouest, au nord de la Syrie, et dans des régions plus à l’ouest, les Phéniciens, Philistins et Israélites dans ce qui avait été Canaan, les Grecs dans la Grèce géométrique, archaïque puis classique. L’alphabet et d’autres inventions ont surgi des cendres de l’ancien monde, sans oublier une extraordinaire augmentation de l’usage du fer, qui a donné son nom à la nouvelle époque – l’âge du fer. C’est un cycle que le monde a connu encore et encore, et que beaucoup jugent inexorable : l’essor, le déclin et la chute des empires, suivies par l’essor de nouveaux empires, qui finalement chutent à leur tout pour laisser place à des empires plus nouveaux encore, en une séquence répétitive de naissance, croissance et évolution, déclin et destruction, avant un ultime renouveau sous une nouvelle forme. » (p. 201)
(PS : certains lecteurs m’ont signalé des critiques qui ont été faites à l’encontre de ce livre. Notamment qu’il se prêterait trop à une comparaison avec notre monde actuel… c’est faux. Eric H. Cline ne fait que quelques allusions à ce parallèle et cette lecture en fin d’ouvrage. Pour le reste, je laisse les plus curieux en juger par eux-mêmes.
http://www.passion-histoire.net/viewtopic.php?p=479846&fbclid=IwAR09huDgSa5oXaGGntfT2qVtbli3p1X-Neb-tQXyyB09xXwMVOZyRk6l09A#p479846)