Partie [1/2] Cinglons des mouches !
Le masculin est le grand oublié de la langue française !
Le masculin ne l’emporte pas sur le féminin… Le masculin, c’est par défaut qu’il l’est !
A vrai dire, quand il y a un homme, c’est flou ! Un seul homme dans un groupe, et tous les sexes disparaissent. Mais le sien n’apparaît jamais ! Regardons plutôt…
Cet homme est achevé, il n’est pas aimé.
É est la marque du participe.
Si c’était la marque du masculin, alors ÉE serait la marque d’un masculin doté d’un E ; le féminin serait le masculin et un supplément… d’âme… féminine ?
Où est la marque de l’homme ? C’est l’absence de marque qui nous indique que c’est un homme. C’est un homme… par défaut !
Où sont les hommes ? Le masculin brille par son absence.
N’est-ce pas un scandaleux procès d’intention que véhicule la langue depuis quelques siècles que nous ne parlons plus latin ?
Cette femme est heureuse.
Là oui, on sait que c’est une femme : la langue s’allonge pour saisir le féminin : –se !
Je propose donc, pour une totale égalité, qu’on rajoute un signe ressemblant à ce qui les distingue de nous, le dessin d’un sexe masculin : o!o
Cet homme est achevéo!o, il n’est pas aiméo!o. Cette femme est aimée.
Chacun sa marque. Jusqu’ici tout va bien, mais…
Il y a des gens cinglés.
Là, on ne sait pas s’il n’y a des hommes ! Et si quelques femmes se cachaient là-dedans ? En tout cas, ils sont plusieurs.
Nous pourrions donc avoir 3 écritures sans ambiguïté :
Il y a des gens cinglé-e-o!o- s. (des femmes et des hommes le sont)
Il y a des gens cinglé-e-s. (des femmes le sont)
Il y a des gens cinglé-o!o-s. (des hommes le sont)
On sait qu’il y a des hommes et des femmes.
Oui, mais combien ? Peut-être les hommes cinglés sont-ils plus nombreux que les femmes ? Peut-être sont-elles en minorité ? Il faudrait le préciser :
Ecrivons leur nombre :
Il y a des gens cinglé-5e-3o!o-s
Zut, il y a plus de femmes. En outre, Robert, qui est un gros masculiniste, a une couille plus grosse que l’autre et il tient à ce que ça se sache. Mais c’est le seul. Celui qui a trois couilles préfère que cela n’apparaisse pas dans l’écriture. Et ma foidéfaillante, il a droit à cette discrétion. Ce qui donne :
Il y a des gens cinglé-5e-2o!o+1o!O-s
Toutefois, il nous reste un problème d’interprétation : Cingler, c’est au sens figuré qui veut dire « fou » ou au sens propre qui veut dire « frappé » avec des ceintures, des baguettes ou des… verges ?
On peut le préciser avec un pr pour propre et fig pour figuré. Pas de problème.
Il y a des gens cinglépr-5e-2o!o+1o!O-s
Oh, mais je ne l’avais pas vu ! IL Y A pire : IL Y A « il y a » !! et « il nous reste », et « Il faut »… pourquoi cet impersonnel usurpe-t-il le « Il » en principe masculin ? Le masculin est-il l’égal de l’impersonnel ? Du flou ? De l’indéterminé ? C’était déjà masculin par défaut… voilà que c’est rien ou masculin ou neutre ou impersonnel ou indéterminé… tout ceci étant considéré comme équivalent… le masculin est noyé. Corrigeons :
Je propose que IL l’indéterminé soit marqué d’un phallus barré ilo!o tandis que Ilo!o sera la marque de IL=garçon. Oui, on peut lire Lolo… ce qui n’est pas hyper viril.
Ilo!o y a des gens cinglépr-5e-2o!o+1o!O-s
Je ne comprends pas bien le propos ici : « gens » est un mot grammaticalement masculin (ce texte d’ailleurs est dans votre rubrique grammaire »). Est-ce que vous voulez dire que, pour augmenter la visibilité des femmes, il faudrait modifier le genre grammatical des mots (et ignorer leur racine latine) ?
Je ne voudrais surtout pas modifier le genre des mots moi ! Je pense que le genre des mots et le sexe n’ont aucun rapport ! C’est un article très ironique… « gens » est choisi pour justement souligner l’absurdité de la confusion.