Difficile de proposer une fiche d’un petit roman à la prose aussi poétique que celui de Jérôme Bertin, intitulé « Pute », publié chez al dante en 2013. Une histoire d’amour qui finit mal, mais surtout une avalanche de trouvailles.
Il en lit des extraits ici.
(5) Marie-moi pute. Marie-moi avec la vie. Crève le vide.
(6) Celle d’y a trois jours. La sale l’unique. Qu’une voiture m’a volée.
(25) Pas de solidarité entre losers de l’existence. Entre putains et putois. Non. Je ne regrette rien. Je ne dis rien. J’essaie d’arrêter de respirer pour mourir un peu. Arrêter la douleur qu’ils me cousent à coups de coude dans la carcasse. Cancans des cognes m’assourdissent.
(27) Je dis que j’ai tué par amour. C’est ma seule parole. A prendre ou à lécher mon cul.
(29) Même de chez perdant tu craches sur les faibles.
(34) Le juge à l’évidence il aime pas ma tête. Il dégouline le dégoût la pieuvre. Qu’on me jette la pierre un peu. Son procureur a sûrement déjà préparé son petit tas. Petit toutou judas à l’œil méchant. Un qui mâche pas ses mots l’outragé. Pour sûr. Pour sucrer l’addition une rangée de jurés jurant déjà d’haïr. La vérité toute la vérité. Une sale remplie de sons.
(44) Au bout du jour je l’aurais emmenée. On serait partis en quête du beau. Enfin. Chercheurs d’hors. Hors la loi inique de cette société vomie par le cul des riches. Je lui aurais offert tout l’ouvert.
(49) Pas beaucoup supérieur au rat taupe l’homme. Guère plus joli. Glaire plus polie c’est tout.
(65) Le temps c’est de la mort qui fleurit.
(68) Mon chemin de proie. Dix mètres en tout et pour trou. Je suis clou du spectacle.
Et un bonus 🙂